Monday, July 09, 2012

Au fond du jardin (partie 9)


Ce petit jeu m’excitait tout autant qu’il commençait à m’irriter. Je décidais de prendre les choses en main et d’aller visiter quelques pépinières afin de glaner moi-même quelques plantes et quelques conseils.
Je visitais plusieurs pépinières de la région environnante.
Agapanthes ; plumbagos, géranium vivace rozanne, j'achetais un ensemble de fleurs aux nuances bleues pour donner de la couleur au premier plan de la terrasse.
En vis-à-vis du massif d’hortensias rose et violet, voilà qui me semblait tout à fait bien. La glycine à gauche fleurira d’avril à juin et dialoguera ainsi avec le plumbago en fleurs lui aussi à cette période.

« Lady,
 Vous avez choisi les plantes adéquates mais vous auriez dû prendre un solanum jasminoïde pour faire courir sur le mur de votre maison, tout près de votre terrasse. Le parfum du jasmin, dit on est le parfum des rois. Celui de la rose, le parfum des bien-aimés. Vous étiez ravissante avec votre robe blanche. Et si j’osais, je vous dirais qu’il me plairait de sentir le parfum de votre propre jardin, le plus intime. Les jardins persans étaient toujours ceints de murs pour que l’intimité soit protégée. J’aimerai écarter les murs de la vôtre.
J’aimerai entrer dans le bleu de vos fleurs car entrer dans le bleu, c’est un peu comme Alice au Pays des Merveilles, passer de l’autre côté du miroir. Quand un gentilhomme offrait une clématite bleue à une dame c’est qu’il exprimait son désir, lui disant autrement « j’espère vous toucher ».
Les égyptiens avaient eux aussi le goût des jardins, avec des massifs fleuris et des bassins. Ils en dessinaient sur les murs et sur le sol de leur palais. Chaque fleur avait son langage.
Pardonnez mon audace.
C’est peut être que j’ai trop abusé des baies de mandragore, Pommes du Diable ou Pommes d’Amour, selon les croyances, qui provoquent un sommeil plein de rêves. Des rêves érotiques.
Philippe, votre jardinier »


David n’était donc pas Philippe. Je n’avais vu David dans aucun des endroits où j’étais allée. J’avais visité quatre pépinières, de Saint-Yvi à Combrit, en passant par Fouesnant et Riec-sur-Belon. Impossible de savoir où était Philippe puisque manifestement il m’avait vue.

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