Sunday, July 08, 2012

Au fond du jardin (partie 8)


Lady,

Avant toute chose, il nous faut faire quelques coupes dans votre allée. J’ai remarqué quelques arbres qu’il est nécessaire d’élaguer. Je vous envoie un de mes assistants qui saura préparer les travaux préliminaires.

Votre jardinier

Le jour suivant, vers neuf heures, un homme jeune, vint se présenter à moi, me disant qu’il était envoyé par mon jardinier. Je n’eus pas besoin de lui indiquer ce qu’il y avait à faire, celui-ci me dit que Philippe lui avait tout expliqué et qu’il souhaitait se mettre au travail tout de suite avant que la chaleur ne soit trop forte. Entendre prononcer son prénom créa un trouble en moi. Je n’avais jusque là eu connaissance que d’un nom et une initiale de prénom dans son adresse électronique.
Je laissais le jeune homme rejoindre le jardin.
Je ne pus m’empêcher de penser que cet homme connaissait Philippe, son visage, son allure, tandis que moi je ne connaissais rien. J’aurai voulu lui poser quelques questions, savoir l'âge de Philippe, mais je n’eus pas le temps. Le bûcheron que m’avait envoyé ce dernier s’était déjà mis à la tâche. Il me dit simplement « je m’appelle David, où dois je mettre le bois que j’aurai coupé ? ». Je lui indiquais un endroit près de la remise.
Depuis le salon, derrière ma table de travail, j’apercevais ce David coupant le bois. Grand, massif, je le voyais couper en deux chaque bûche d’un geste large et sûr. Je ne pouvais m’empêcher de fantasmer. Philippe l’avait il envoyé dans ce but ? je me plaisais à imaginer qu’il en était ainsi.
David ne se déconcentrait pas de son travail. J’imaginais son torse trempé par la sueur contre le mien. Voilà un fantasme bien banal avant de rayer l’écriture de la scène que je fantasmais. Toutefois, je ne pouvais m’empêcher de le regarder. Il était torse nu et son torse me plaisait. Il avait les bras bandés et cela m’excitait. Je me demandais si son sexe était de bonne taille. Je me demandais comment il baisait.
Le bois coupé, il vint me dire au revoir. Il avait des yeux clairs magnifiques. Il refusa à boire.
Quelques  heures après son départ, je ne pus m’empêcher de fantasmer sur lui, allongée sur mon lit, cuisses ouvertes et doigts caressant mon sexe. Je l’imaginais me baisant avec la même assurance qu’il coupait le bois, avec la même force.
Dans la soirée, je reçus un courriel de Philippe.
« David vous a t’il donné toute satisfaction ? »

Je lui répondis qu’il m’avait apporté plus de satisfactions que je n’en attendais. Ce à quoi Philippe me répondit qu’il savait que David était l’homme de la situation et qu’il l’avait choisi en conséquence, qu'il avait une ressemblance avec l'homme des bois de Lady Chatterley. Je me demandais si Philippe choisissait ses mots sans le savoir ou s’il émoustillait avec plaisir et une légère perversité mon appétit charnel.

N’ayant à nouveau pas de nouvelles durant deux jours, j’envoyais un courriel en demandant ce qu’il en était de mon jardin. Pourquoi donc l’avoir laissé en friche après tant de premiers soins ?

Et si ce David n’était autre que Philippe ?

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