Tuesday, December 05, 2006

Plaisirs solitaires (3/9)

Entre 17 et 18 ans, mes rêves étaient de moins en moins chastes. Je m’imaginais souvent en prostituée, soumise au désir des hommes.

Je volais un jour une combinaison en nylon que ma mère avait dû porter quelques années auparavant. Elle était d’une couleur vert jade et avait des bretelles très fines. L’ourlet et le décolleté étaient ornementés de dentelle. Je cachais la combinaison dans mon placard. Il me plaisait de la porter pour me caresser. J’aimais particulièrement être allongée sur mon lit, les jambes relevées, les pieds posés sur les barreaux du lit. Je me caressais ainsi . La sensation du tissu en nylon frottant sur mes petites lèvres me faisait jouir intensément. Il m’arrivait également de le faire dans la chambre d’amis située au deuxième étage de la maison, où j’étais certaine de n’être pas dérangée. Je me souviens du couvre-lit jaune citron en nylon. Je me regardais debout dans cette nuisette dans le grand miroir de la vieille armoire qui était près d’un lit cossu des années vingt.

Un feuilleton intitulé Le jeune homme vert passait à la télévision à cette époque. Je me souviens particulièrement d’une scène à laquelle je repensais beaucoup lorsque je me caressais. Le jeune homme vert faisait l’amour à une femme dans les escaliers de la maison. Allongés, les corps sur les marches, elle se tenait aux barreaux de la rampe pendant qu’il la prenait intensément.

Les hommes qui me faisaient fantasmer dans mon entourage devenaient les héros d ‘un scénario imaginaire auquel je pensais les yeux fermés en caressant ma chatte avec le drap. Mon professeur de français aux montures de lunettes noires, le mécanicien du garage en face de la maison étaient les hommes le plus souvent mis en scène.

3 comments:

Anonymous said...

Ann,
Vos "plaisirs solitaires" sont beaux. Ils ont fait revivre mes miens souvenirs. Vous les trouverez ci-dessous, en un court texte. Faites-en ce que bon vous semble.

A l'âge de quatorze ans, je me masturbais chaque soir. J'éteignais la lumière et me cachais sous la couverture. Comme Nougaro, je me faisais mon cinéma. Et si Bardot était déjà, hélas, partie en vacances, j'avais tout de même de quoi satisfaire des rêves, à ma portée. Pour les jours de semaine, ma prof' d'anglais satisfaisait tout mes désirs. C'était une belle quadragénaire aux cheveux bruns bouclés, fine et élégante, toujours court vêtue. Le soir, le souvenir fugace de la bretelle de son soutien-gorge et de ses longues jambes gainées de nylon noir m'émouvait bien plus que les verbes irréguliers dont elle nous avait soûlés. Elle avait le tort de monter, devant nous, l'escalier qui menait à sa classe, et nous laissait ainsi entrevoir les dentelles intimes qui nous bouleversaient tant, mes camarades de classe et moi-même. La nuit venue, je me branlais avec l'ardeur de mes quatorze ans et j'en négligeais mes devoirs scolaires. C'était mon amante de semaine.
Le samedi soir, passait un feuilleton, « L'âge heureux ». Les jeunes danseuses en tutu enflammaient ma virilité qui ne demandait qu'à s'exprimer. Je bandais au spectacle fugace des entre-jambes de ces nubiles beautés. Ma main n'avait que l'embarras du choix pour me faire jouir.
Mais le paradis, c'était le dimanche. Ma mère recevait son amie, une plantureuse Lorraine blonde invariablement vêtue d'un chemisier moulant et d'une robe plissée, très au-dessus du genoux. Elle chaussait admirablement des escarpins blancs à talons aiguille. Sa poitrine opulente, ses jambes musculeuses et sa peau laiteuse en faisait ma maîtresse idéale pour le dimanche. Et pendant que son mari et elle jouaient aux cartes avec mes géniteurs, je me réfugiais dans ma chambre, afin que ma main puisse lui rendre l'hommage solitaire qu'elle méritait...

ann arois said...

Cher "anonyme",
Je publierai votre texte sur le blog... dès que le journal des "Plaisirs solitaires " de Ann Arois sera terminé (dans quelques jours donc...)
Merci pour votre contribution au blog

Anonymous said...

J'avais oublié de signer...
Bien à vous.
Claude